"Une gamine qui a tué une gamine" : Mélodie, la jeune randonneuse tuée par une jeune fille de 17 ans, ce que nous savons de l'affaire qui choque le Cantal

"Une gamine qui a tué une gamine" : Mélodie, la jeune randonneuse tuée par une jeune fille de 17 ans, ce que nous savons de l'affaire qui choque le Cantal

Le 19 février, les destins de Mélissa et Mélodie ont été brisés. La jeune randonneuse de 25 ans, tuée par une balle perdue dans le Cantal, a été enterrée samedi.

Les faits remontent au samedi 19 février 2022. Vers 15 heures, Mélodie Cauffet, 25 ans, se promène avec son compagnon sur un chemin balisé de la commune de Cassaniouze, près d'Aurillac dans le département du Cantal. Mélissa, 17 ans, participe de son côté à une battue aux sangliers. Alors que Mélodie est une amoureuse de la nature et passionnée par la randonnée, Mélissa préfère la chasse. A première vue, tout semble opposer les deux jeunes femmes. Pourtant, leurs destins sont liés. En ce bel après-midi paisible, un drame vient bouleverser la vie de l'une et mettre fin à celle de l'autre.

En plein milieu du trajet, Melody rend son dernier souffle lorsqu'elle est tuée par la balle perdue de Melissa. "D'abord consciente, la victime est décédée malgré les premiers soins prodigués notamment par l'homme avec qui elle se promenait", a expliqué le procureur le jour de sa mort. L'adolescente, en état de choc, a été transportée à l'hôpital d'Aurillac, où des spécialistes ont procédé à une série de tests. Après avoir été examinée et rassurée, elle a été placée en garde à vue pour homicide involontaire.

Le 22 février, quelques jours après le drame, elle s'est présentée devant le juge d'instruction du tribunal d'Aurillac. Selon ses propres dires, elle avait visé "un sanglier", mais juste après le tir, elle a "immédiatement entendu le cri d'un homme à la hauteur du sentier de randonnée", a rapporté le journal La Dépêche. En tant que mineure et en vertu de l'article 221-6 du code pénal, Mélissa risque de 3 à 5 ans de prison avec la possibilité d'une remise de peine en vertu de l'article 121-5 du code pénal des mineurs.

Me Olivier Vercellone, interrogé par nos confrères, a déclaré : "Il pourrait s'agir de sanctions avec un volet éducatif, mais cela me paraîtrait un peu surprenant au regard de la gravité des faits. Elle pourrait encourir jusqu'à une peine de prison. S'il est prouvé qu'une obligation particulière de prudence a été manifestement et délibérément violée - ce qui peut être le cas lors d'une partie de chasse - elle pourrait risquer, en tant que mineure, jusqu'à deux ans et demi de prison. Mais je ne suis pas non plus certain que ce type de peine soit prononcé. Toutefois, s'il s'agit d'une balle perdue et que la victime n'était pas en vue, il ne s'agit pas d'un délit aggravé. En revanche, si la jeune chasseuse a pris la décision de tirer alors que la randonneuse était en vue et qu'elle a raté son tir, la sanction sera différente. L'enquête doit démontrer qu'il y a eu une erreur qui a conduit à ce meurtre, sinon le procès pourrait être annulé".

Quoi qu'il en soit, "c'est une gamine qui a tué une gamine", titrait Le Parisien le 26 février dernier. Une fraction de seconde qui a malheureusement brisé le destin de deux jeunes femmes...

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