Le lundi 9 mai 2022, Esme (le prénom a été changé) a été condamnée à 30 ans de prison pour avoir fait une fausse couche. Au moment de l'incident, elle aurait contacté les urgences, mais n'ayant pas reçu les soins nécessaires, elle a finalement été signalée à la police salvadorienne, comme l'a rapporté le Collectif citoyen pour la dépénalisation de l'avortement. La jeune mère a été accusée de meurtre, séparée de sa fille de sept ans et maintenue en détention provisoire pendant deux ans avant d'être condamnée.
"La condamnation d'Esme est un retour en arrière dévastateur".
"La condamnation d'Esme est un recul dévastateur pour les progrès réalisés dans la criminalisation illégale des femmes souffrant d'urgences obstétricales au Salvador", a déclaré Paula Avila-Guillen, une avocate internationale spécialisée dans les droits de l'homme et directrice du Women's Equality Center, selon les informations du Guardian.
Comme le rappellent nos confrères du Monde, le Salvador est l'un des sept pays au monde (avec le Nicaragua, le Honduras, la République dominicaine, Haïti, le Suriname et Malte) où l'avortement est totalement interdit. Et ce, même en cas de viol et de danger pour la santé de la mère ou de l'enfant.
Morena Herra, présidente de l'Association citoyenne pour la dépénalisation de l'avortement, affirme que cette condamnation est "un coup dur". "Nous continuerons à nous battre pour que toutes les femmes injustement criminalisées par ces circonstances retrouvent leur liberté et aient la possibilité de refaire leur vie et de se reconstruire", a-t-elle déclaré.
Jusqu'à présent, une dizaine de femmes seraient détenues pour des faits similaires. Les femmes sont accusées d'avoir menti et d'avoir provoqué l'interruption de grossesse. Cela faisait sept ans qu'il n'y avait pas eu de nouvelles condamnations au Salvador. Le président Nayib Bukele, au pouvoir depuis 2019, avait pourtant promis de faire bouger les choses...<p
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