Un chirurgien de Gap devant la justice : le médecin aurait utilisé ses patients comme "cobayes" pendant des années

Un chirurgien de Gap devant la justice : le médecin aurait utilisé ses patients comme "cobayes" pendant des années

Mercredi dernier, un chirurgien de l'hôpital de Gap a été jugé pour avoir injecté du "ciment acrylique" à ses patients sans leur consentement.

Le 23 mars, un chirurgien du service d'orthopédie et de traumatologie de l'hôpital de Gap a dû répondre devant la justice d'avoir utilisé des dizaines de patients comme "cobayes". Selon les dernières informations du site Egora, il aurait "injecté du ciment acrylique dans les disques intervertébraux des patients". Accusé d'avoir mené des recherches biomédicales "sans autorisation" entre 2015 et 2017, il doit maintenant répondre de ses actes. Lors de son audition, le chirurgien a notamment expliqué que cette technique était fiable à 75 %. Il a également souligné qu'il avait pris cette décision pour "soulager la douleur" de ses patients et "leur épargner une opération plus lourde compte tenu de leur âge".

Cependant, de nombreux patients concernés, présents à l'audience, ont affirmé ne pas être au courant de cette pratique. L'un d'entre eux a déclaré qu'il n'avait appris que deux mois après l'opération qu'on lui avait fait une cimentoplastie. Il est désormais handicapé et souffre constamment de fortes douleurs. "Si on m'avait dit : tu vas servir de cobaye, j'aurais peut-être réfléchi, [...] pourquoi pas. Mais au moins, j'aurais pu peser le pour et le contre, sachant qu'il y avait un risque que ça ne marche pas", a-t-il déclaré à France 3.

Le médecin estime qu'il a agi dans le cadre de "soins normaux". Il s'agit, selon lui, d'un cadre qui ne nécessite pas le consentement du patient. "Il s'agit de petites interventions par rapport à une intervention chirurgicale globale. Il s'agit simplement d'une injection", concède-t-il en précisant que d'autres chirurgiens ont également recours à cette pratique. "J'assume pleinement les choix thérapeutiques que j'ai faits dans l'intérêt des patients, comme tout chirurgien qui change de technique au cours de sa carrière. Sinon, on opérerait comme il y a 40 ans, ce qui n'est pas le cas", a ajouté le médecin. Vendredi 25 mars, une amende de 10.000 euros, dont 5.000 avec sursis, a été requise.

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