Le mercredi 30 mars 2022, les audiences concernant le procès des attentats qui ont frappé Paris le 13 novembre 2015 ont repris. Après avoir exercé son "droit au silence", le principal accusé dans le procès des attentats du 13 novembre, Salah Abdeslam, a décidé de rompre brièvement le silence. Tout de noir vêtu, il déclare tout d'abord : "Bonjour, Monsieur le Président, aujourd'hui, je souhaite exercer mon droit au silence...". Cela peut être dangereux", intervient le président. Face aux non-réponses, on risque d'en trouver quelques-unes qui ne vous seront peut-être pas favorables... Surtout qu'on parle ici du 13 novembre, on a eu hier des déclarations de Mohamed Abrini qui, à mon avis, ne vous étaient pas défavorables, donc je ne comprends pas très bien", poursuit-il.
Salah Abdeslam accepte d'échanger avec l'avocate de la partie civile.
Salah Abdeslam change donc de position et s'adresse finalement au tribunal. Il affirme que le soir des attentats, il a "renoncé" à utiliser sa ceinture d'explosifs. "Je ne suis pas allé jusqu'au bout, j'ai renoncé à enclencher ma ceinture, pas par lâcheté, pas par peur, mais je ne voulais pas, c'est tout", a-t-il raconté en réponse aux questions d'une avocate de la partie civile. L'avocate Me Josserand-Schmidt lui a également demandé pourquoi, à son retour de Belgique, il avait affirmé que la ceinture n'avait pas fonctionné. "J'avais honte de ne pas être allé jusqu'au bout et j'avais peur du regard des autres et j'avais aussi 25 ans, j'avais honte", a-t-il répondu. "Le jour où j'ai abandonné la ceinture, je l'ai placée dans un endroit où il y avait peu de chances qu'elle soit retrouvée, manipulée par quelqu'un. J'ai enlevé le bouton-pression et un fil, car ce sont les éléments qui permettent de déclencher la ceinture. N'importe quelle personne ou même un enfant aurait pu passer, c'est pourquoi j'ai enlevé le bouton-poussoir et la pile", a-t-il encore expliqué.
Thibaud Cruz