La bataille pour l'Élysée s'intensifie. Que ce soit Emmanuel Macron ou Marine Le Pen, les deux candidats restants sont à la recherche de nouvelles voix pour remporter les élections présidentielles. A la fin du premier tour, les candidats perdants ont donné des consignes de vote à leurs partisans. Beaucoup veulent bloquer le Rassemblement national et appellent à voter pour le candidat à la présidence. Tous, du moins plus ou moins. Le troisième homme de cette élection, Jean-Luc Mélenchon, a demandé à ses électeurs de ne pas voter pour Marine Le Pen, mais n'a pas dit en retour qu'ils devaient voter pour le mari de Brigitte Macron. Au lendemain du premier tour, Emmanuel Macron et Jean-Luc Mélenchon se seraient entretenus par SMS.
Alors qu'Emmanuel Macron était en déplacement dans le nord de la France, un endroit où la plupart des voix se sont portées sur Marine Le Pen, un habitant l'a interpellé sur d'éventuelles négociations avec les candidats perdants. L'actuel chef de l'État a avoué qu'il avait échangé avec les autres chefs de parti et notamment avec le président de La France insoumise. Les deux hommes auraient échangé plusieurs SMS. Des négociations sont-elles en cours ? "Ce n'est pas comme ça que ça se passe", répond Emmanuel Macron, qui a rejeté cette idée. "Je vais m'entretenir dans les prochaines heures avec tous les candidats", a-t-il ensuite expliqué. Le locataire de l'Élysée s'est dit prêt à entendre "des voix qui ont été exprimées avec beaucoup de clarté", dans le but de "convaincre les gens" de voter pour lui.
"C'est truqué", affirment les partisans de La France insoumise.
Une déclaration qui n'est pas tombée dans l'oreille d'un sourd. L'entourage de Jean-Luc Mélenchon s'est rapidement empressé de réagir aux propos d'Emmanuel Macron sur un éventuel échange de messages. "Tout cela est inventé. Et c'est insupportable qu'ils essaient de nous attirer vers eux de cette manière", s'est exprimé un membre de La France insoumise dans l'Express. Dans l'entourage du patron de LFI, on affirme qu'un tel échange n'a pas eu lieu. "Cela me semble truqué" ou "C'est juste une ruse de Macron pour nous attirer vers eux", expliquaient les partisans de la gauche. Quelques heures plus tard, Jean-Luc Mélenchon a voulu clarifier la situation et a bien confirmé son échange avec Emmanuel Macron. "Mon échange avec Monsieur Macron concerne le sort d'un citoyen étranger qui se trouve à l'étranger et qui est gravement menacé de mort. Ni plus ni moins", a-t-il précisé.
Hélène Bardeau