Depuis le début de la campagne présidentielle, Marine Le Pen opère un changement d'image radical. Moins agressive, plus confidentielle et visiblement plus sereine, la candidate du Rassemblement national tente de convaincre les Français qu'elle a désormais l'envergure pour diriger le pays. La fille de Jean-Marie Le Pen est prudente dans toutes ses apparitions publiques et ne laisse rien au hasard. Et surtout pas juste avant de monter les marches du palais de l'Elysée qu'elle rêve d'occuper pour les cinq prochaines années.
Alors que se profile le match retour du débat de 2017 contre Emmanuel Macron, la benjamine de la famille Le Pen ne veut pas faire de faux pas. Et il y a quelques jours, c'est RTL qui a fait les frais de la nouvelle stratégie de la députée du Pas-de-Calais. L'équipe de Marine Le Pen, attendue vendredi 22 avril avenue Charles de Gaulle à Neuilly, a annulé son intervention "trois jours avant" en raison du "comportement de son humoriste maison Philippe Caverivière", comme l'ont révélé nos confrères du Canard Enchaîné dans leur édition du 20 avril 2022. "Elle craignait que l'humoriste ne manie à nouveau l'ironie à ses dépens", nous apprend le journal dans ses colonnes.
Ce n'est pas la première fois dans cette campagne que Marine Le Pen pointe du doigt le comportement de certains orateurs qu'elle tente soigneusement d'éviter. Il y a quelques jours, lors d'une conférence de presse sur les institutions et la vie démocratique, la candidate du Rassemblement national indiquait avoir écarté "depuis plusieurs années" les équipes de Quotidien du suivi de sa campagne et de son parti. "Vous savez, je suis chez moi, dans mon QG [quartier général], dans mon mouvement. C'est moi qui ai décidé il y a plusieurs années que Quotidien était une émission de divertissement", a-t-elle expliqué pour justifier l'absence du chroniqueur de Yann Barthès à ses meetings politiques.
Thibaud Cruz