Gérard Lenorman : Solitude, accident, retraite... pourquoi le chanteur a finalement coupé les ponts avec sa famille

Gérard Lenorman : Solitude, accident, retraite... pourquoi le chanteur a finalement coupé les ponts avec sa famille

Alors qu'il s'apprête à sortir un nouvel album studio, Gérard Lenorman se confie aux médias sur son enfance, clairement marquée par la solitude. Le chanteur explique pourquoi il a définitivement rompu le lien avec sa mère...

Quarante-six ans après le succès du tube "La Ballade des gens heureux", Gérard Lenorman sort son 18e album studio intitulé "Le Goût du bonheur". Dans cette nouvelle œuvre, le chanteur s'entoure d'autres stars de la chanson française comme Vianney, Serge Lama et Bénabar pour chanter sa propre vie. Né en 1945 de père inconnu, Gérard Lenorman apprend à l'âge de 35 ans qu'il est le fils d'un soldat allemand. Et s'il souffrait de l'absence de son père, il ne pouvait pas non plus compter sur l'amour de sa mère.

"J'habite avec ma mère, rue Damrémont, dans le 18e arrondissement de Paris. Un groupe de jazz joue sur la Place Pigalle, des Américains qui sont restés en France après la guerre. Je vais les écouter en cachette, et les filles qui y travaillent, qui sont très gentilles, m'offrent parfois un verre de lait. J'ai toujours été seule à la maison jusqu'à l'âge de 9-10 ans. Ma mère travaille ici et là, elle change souvent de travail. Il n'y a pas de musique dans notre maison, elle est contre. Elle est en fait contre tout ce qui me concerne. Je suis son problème. En fait, je suis un enfant difficile, pour ainsi dire. Mais je vis avec. On s'y habitue, on n'en meurt pas ! Je chante des chansons de Line Renaud et Henri Salvador depuis le début. Mon premier public a été ma grand-mère quand je suis allé chez elle à Turqueville dans la Manche. Heureusement, il y a ces trois mois de vacances et de bonheur ! Là-bas, je suis un enfant du pays, le petit-fils d'Augustin Lenorman", a-t-il expliqué dans les colonnes de Gala.

Un accident tragique
Pendant sa jeunesse, Gérard Lenorman n'est pas encore considéré par sa mère : "Ma mère s'est mariée à Issoire, dans le Puy-de-Dôme, et m'a mis en pension. Je suis un fauteur de troubles, je fais le clown. Je dois m'exprimer et les adultes n'aiment pas ça. L'internat est dirigé par des prêtres à l'autorité stupide et abusive. Ils me détestent, mais quand l'évêque vient, ils viennent me faire chanter et réciter des poèmes. D'une certaine manière, c'est une forme de vengeance, car je fais ce que les autres ne peuvent pas faire. À l'âge de 14 ans, après avoir terminé l'école, j'ai suivi une formation de serrurier, de tourneur..... Mes parents n'avaient ni l'envie ni la capacité de me faire étudier longtemps. En travaillant à l'usine, je chantais et je me suis fait connaître localement sous le nom de Jerry Wells. À l'âge de 18 ans, j'ai acheté ma première voiture avec mon propre argent, une Renault 4 Chevaux pourrie. Lors de mon premier voyage, je me rends en Normandie pour rendre visite à ma grand-mère. Sur une longue ligne droite avec des arbres près de Montluçon, je me suis endormi au volant et j'ai percuté de plein fouet un gros camion. J'étais entre la vie et la mort, brisé sur tout le corps, mais j'ai eu la chance de trouver un chirurgien virtuose, un maître de la réparation et de la reconstruction. Résultat : je suis tout à fait normal ! J'ai été immobilisé pendant presque un an.

Après sa guérison, Gérard Lenorman commence à se consacrer entièrement au chant : "Je sais que mon père était musicien, violoniste, mais je ne le connaissais pas. Puis j'ai rencontré un ami en Suisse qui m'a proposé de venir à Paris avec lui, et tout s'est passé très vite. J'étais dans la comédie musicale Hair, et en 1971, j'ai été numéro un avec la chanson "Il".

Une situation familiale compliquée
"Ma famille ? J'ai coupé les liens avec ma mère et mon beau-père quand je suis parti. Si je suis resté ami avec mon demi-frère, je n'ai jamais revu ma demi-sœur. C'est comme ça, c'est tout. Il y a des afflictions qu'il est difficile de refuser. Et l'âge n'aide pas, même si les mêmes afflictions deviennent moins sévères. Depuis quelque temps, j'aime me promener dans les montagnes. Je ne me fatigue pas, et je trouve un autre endroit qui me fait beaucoup de bien.