Le mercredi 24 novembre 2021, Nicolas Hulot a annoncé son retrait définitif de la "vie publique"... après avoir été accusé par plusieurs femmes d'agressions sexuelles, de viols et de harcèlement. "Je quitte définitivement la vie publique. Tout simplement parce que je suis dégoûté", a fait savoir l'ancien ministre et écologiste, avant de dénoncer des "allégations purement mensongères".
Dans la foulée, on a appris que l'une des victimes était la fille d'une ancienne ministre du gouvernement Jospin. Les autres femmes ont témoigné dans un nouveau numéro de l'émission "Envoyé Spécial", diffusé le jeudi 25 novembre 2021 sur France 2. Nicolas Hulot, contacté par Élise Lucet et son équipe, a refusé de répondre à leurs questions devant une caméra, mais a accepté de parler quelques minutes avec la célèbre journaliste. L'extrait de cette conversation du 9 novembre a maintenant été diffusé et peut être entendu comme suit.
Lorsqu'Élise Lucet lui a annoncé que les accusations étaient graves et que sa version des faits était attendue, l'écologiste s'est montré dégoûté : "Je n'ai jamais eu de relation ambiguë. Je veux dire, j'ai eu quelques aventures d'un soir, comme tout le monde. Mais, je n'ai même pas envie de me défendre, ça ne m'intéresse plus, il ne s'agit pas de reconnaître quelque chose, je n'en ai même plus la force. Je n'ai pas envie de me défendre. De toute façon, la parole des personnes mises en cause aujourd'hui est de facto faussée et suspecte".
"A quoi cela servira-t-il ? Quel poids aura ma parole dans la situation actuelle ? Et comment vais-je me souvenir ? Je me souviens surtout de ce que je n'ai jamais fait. Jamais de ma vie je n'ai contraint qui que ce soit de quelque manière que ce soit. Jamais, ni de près, ni de force. Si on ne sent pas, si on ne séduit pas ou si on n'est pas séduit, on en reste là et c'est ainsi depuis la nuit des temps", ajoute l'écologiste désemparé.
La journaliste lui explique que certaines victimes présumées parlent de traumatismes, ce à quoi Nicolas Hulot répond : "Je ne vais pas vous dire, je ne vais pas contre-attaquer, que ce sont toutes des menteuses ou des choses comme ça. Je ne sais rien de tout cela. Ce que je sais, c'est que je ne l'ai jamais fait. Mais quand on est innocent comme je le suis, innocent d'une manière qu'on ne peut même pas imaginer. De toute façon, on est pris au piège, quoi qu'on dise, la parole est suspecte. Peu importe ce que l'on dit. C'est comme ça. On ne peut pas se défendre. On ne peut pas se défendre. Parce que dans ce combat légitime et nécessaire des femmes, la parole des femmes est sacrée, et c'est ça".