Le monde découvre avec effroi les scènes d'horreur endurées pendant le dernier mois de la guerre en Ukraine. Le président ukrainien Volodymyr Selenski accuse Moscou d'avoir pratiqué des centaines de "tortures" et d'"assassinats" dans la ville de Boutcha, non loin de Kiev. De leur côté, les fonctionnaires russes ont fermement nié avoir tué des civils. La ville a néanmoins réclamé une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU. "Face aux provocations haineuses des radicaux ukrainiens à Boutcha, la Russie a demandé une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU lundi 4 avril", a écrit l'ambassadeur adjoint russe à l'ONU Dimitri Polianski sur son compte Twitter. Un sujet qui a fait la une des médias français le lundi 4 avril et qui a été longuement débattu sur les plateaux de télévision. Le présentateur Bruce Toussaint est d'ailleurs passé à l'antenne et a donné la priorité à ce sujet. Lors d'une interview, une députée de Boutcha n'a d'ailleurs pas hésité à remettre le journaliste à sa place.
Kateryna Ukraintseva est membre du conseil municipal de Boutcha en Ukraine. Elle est intervenue lundi en direct dans l'émission Live Toussaint pour évoquer le massacre de civils dans sa ville par l'armée de Vladimir Poutine. "Nous sommes une ville héroïque, malgré le fait qu'il y ait eu tant de victimes, les gens tiennent bon", dit-elle, "mais il y a des gens en très grande détresse", poursuit Kateryna Ukraintseva. Selon elle, "280 personnes ont été enterrées dans de mauvaises communautés". Pendant son interview, Bruce Toussaint a été recadré par le membre du conseil municipal, qui a rappelé au présentateur que le pays était en grande difficulté. "Il est trop tard !", a-t-elle clarifié. "Il y a beaucoup de mines devant les maisons, des objets suspects ... Nous devons encore exhumer de nombreux corps".
En parallèle, Bruce Toussaint a demandé aux journalistes de BFMTV comment ils avaient réagi à la vue de ces découvertes macabres. "Heureusement que la caméra est là, car elle agit comme un mur face à la barbarie que nous sommes en train de vivre, de voir et d'apercevoir", a témoigné l'un d'eux.
Hélène Bardeau