Il n'a rien pu faire. A une vitesse de plus de 70 km/h, Julian Alaphilippe n'a pas pu éviter la vague qui a envoyé des dizaines de coureurs au sol. Le cycliste a été violemment projeté contre un arbre et n'a repris ses esprits que lorsqu'il s'est rendu compte qu'il suffoquait. Sous les regards choqués des coureurs qui l'entouraient, Julian Alaphilippe, victime d'un grave accident, avait du mal à respirer. Le double champion du monde venait de se perforer un poumon et le sang commençait peu à peu à s'accumuler entre le poumon et la paroi de sa poitrine. Le sportif a été pris en charge par le médecin de son équipe quelques minutes après sa chute. Conscient mais en très mauvaise posture, il a été transporté en urgence à l'hôpital. Outre un hémopneumothorax, on lui a diagnostiqué des fractures de l'omoplate et des côtes. Près de 24 heures après son accident, un membre de la famille du conducteur prend contact avec lui.
"Il va mieux, il est conscient", a assuré un proche de Julian Alaphilippe. Le champion tricolore a besoin de repos pour panser ses blessures. Une autre personne qui donne des nouvelles du sportif est son cousin Franck Alaphilippe. Dans L'Équipe, il raconte qu'il s'est entretenu avec le cycliste lors d'une conversation vidéo. "Il a sorti une ou deux bêtises comme il en a l'habitude, j'étais content de voir qu'il avait déjà retrouvé son côté blagueur", raconte-t-il. L'homme, qui n'était pas sur place lorsque l'action s'est déroulée, a vécu cette impressionnante chute en tant que téléspectateur. "Comme tout le monde, j'ai mis du temps à comprendre qu'il n'était plus devant", raconte-t-il. "Ce n'est que lorsque j'ai vu la photo aérienne qui le montrait appuyé contre l'arbre que j'ai compris que c'était grave. J'étais inquiet, très inquiet même".
Une pause forcée
Si Julian Alaphilippe n'a pas perdu son sens de l'humour, il souffre de graves blessures dont la guérison sera longue. "Il était comme une victime d'accident, il avait encore beaucoup de douleurs, mais il n'était pas du tout abattu", raconte son entraîneur. Il a un mental d'acier qui lui donne la force de repartir. "Il est gravement blessé, c'est clair, et il est dégoûté. Il m'a dit : 'A 50 centimètres près, j'évite l'arbre, peut-être même que je peux remonter sur le vélo et continuer la course'. Il a eu beaucoup de malchance. C'était ces mots : 'J'ai dû rouler contre cet arbre...'", explique son cousin.
H.B.