Ce qu'ils nous ont montré
Il est six heures du matin lorsque les portes de l'abbaye de Westminster s'ouvrent le 2 juin 1953. Sept mille personnes sont attendues pour assister au couronnement d'Elizabeth Alexandra Mary. Et pour ce jour exceptionnel, rien n'a été laissé au hasard. Pendant quatorze mois, la future souveraine de 25 ans s'est préparée. Son mari, le duc d'Édimbourg, a été nommé président du comité. C'est un homme dynamique et moderne qui a veillé à ce que la cérémonie soit retransmise en direct à la télévision. Une première dans l'histoire et un succès, puisque 277 millions de personnes ont suivi l'événement. Lorsque Elizabeth II est sortie de l'abbaye dans sa somptueuse robe de satin blanc brodée des emblèmes floraux des pays du Commonwealth, la foule s'est déchaînée. Soixante-dix ans plus tard, l'enthousiasme est toujours le même. La reine d'Angleterre reste la personnalité la plus populaire de la famille royale. Et pourtant, ce jour-là, rien ne s'est passé comme prévu !
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Ce qui nous a été caché : Une belle mésentente entre sœurs
Alors qu'Elizabeth s'apprête à embrasser son destin, sa jeune sœur Margaret n'a pas vraiment le cœur à l'ouvrage. Depuis plusieurs mois, elle est secrètement amoureuse de l'aviateur Peter Townsend. Mais cette histoire d'amour clandestine lui pèse. Comme sa sœur, elle rêve d'un grand mariage et souhaite vivre son bonheur en public. Quelques semaines avant le couronnement, elle décide donc de demander à sa sœur aînée la permission d'épouser l'homme qu'elle aime. Alors que la sœur aînée se réjouit de voir sa jeune sœur si heureuse en tant que future reine, elle voit la relation de Margaret d'un œil très critique. Peter Townsend a 16 ans de plus que la princesse, il est divorcé et a déjà deux enfants - comment Elizabeth pourrait-elle autoriser cette union ? Si Margaret veut son happy end, elle doit, selon la loi, attendre d'avoir 25 ans et renoncer à son titre. Une nouvelle qui met la jeune femme dans une rage folle. Le jour du couronnement, les deux sœurs ne se diront guère plus que "bonjour".
Le prince Philip humilié
Jouer un rôle de second plan et se contenter de n'être à jamais que l'ombre de la reine, ce n'est pas exactement ce dont rêvait le prince Philip avant de rencontrer son épouse. Avant le couronnement, c'est d'ailleurs lui qui avait le dessus dans le mariage. Elizabeth, qui était plutôt réservée, aimait le faire briller. Mais le 2 juin 1953 allait tout changer. En tant que chef du comité de préparation, Philip se jeta à corps perdu dans l'organisation de l'événement et ne ménagea pas ses efforts. Mais quelques jours avant l'événement, alors que le couple se retrouvait à l'abbaye de Westminster pour la grande répétition, il apprit qu'il devait s'agenouiller et promettre obéissance à sa femme, qui venait d'être faite reine. Un affront qu'il ne peut pas digérer. Pour elle, il a déjà dû renoncer à sa carrière dans la marine, il a accepté de jouer le rôle de serviteur, et s'agenouiller équivaudrait à une humiliation. Mais à la cour d'Angleterre, on ne joue pas avec les coutumes. La tradition est la tradition et la future souveraine ne se laisse pas faire. Le jour J, Philip se soumet, non sans difficultés. Elizabeth n'a certainement pas passé la meilleure soirée de sa vie...
Violent mal de tête
Qui dit couronnement, dit forcément ... Couronne ! Le 2 juin 1953, Elizabeth a dû porter trois couronnes différentes. De la chance, me direz-vous ? Pas vraiment. Parmi les bijoux, il y avait la couronne de Saint-Édouard, une pièce précieuse de 30 centimètres de haut et pesant 3,5 kilos. Pour s'habituer à son poids, Elizabeth II a dû s'entraîner à la porter pendant des semaines et supporter les maux de tête et de nuque qui en découlaient. "Tu ne peux pas baisser la tête pour lire ton discours, tu dois soulever le texte, sinon tu pourrais te briser le cou", a-t-elle expliqué plus tard dans un documentaire de la BBC. Quelle performance !
Par Lea Hasvry