L'affaire traîne depuis 2019 et arrive enfin à son terme. Le 21 décembre, le tribunal des affaires familiales de Londres a condamné le cheikh Mohammed bin Rached al-Maktoum à verser 640 millions d'euros à la princesse Haya de Jordanie et à ses deux enfants Jalila et Zayed (14 et 9 ans).
Une somme record
Le juge aux affaires familiales Philip Moor a estimé que le souverain de Dubaï, parce qu'il avait déjà enlevé et maltraité deux de ses filles (Shamsa et Latifa) issues d'une précédente union et parce qu'il avait piraté les téléphones de la princesse Haya et de ses avocats, représentait une menace pour son ex-femme et ses enfants.
La demi-sœur du roi Abdallah II de Jordanie, mariée depuis 2004 à l'émir de Dubaï âgé de 72 ans, avait fui les Émirats arabes unis il y a deux ans pour se réfugier au Royaume-Uni avec ses deux enfants. En tant que sixième épouse de l'émir, elle a été soupçonnée d'avoir eu une liaison avec son garde du corps Russell Flowers et a déclaré craindre pour sa vie. Un mois après avoir demandé le divorce à Dubaï, elle a trouvé refuge à Londres, où elle vit désormais près des jardins de Kensington dans une villa à 115 millions de dollars.
Sur cet énorme chèque qu'elle reçoit, environ 300 millions d'euros lui sont directement versés. Le reste, soit plus de 340 millions d'euros, se substitue à la pension alimentaire et doit assurer la sécurité de ses enfants. "Compte tenu de leur statut et des menaces de terrorisme et d'enlèvement auxquelles ils sont exposés,(...) ils sont particulièrement vulnérables et ont besoin d'une sécurité accrue pour assurer leur sécurité dans ce pays", a estimé le juge Moor. La somme qu'il a accordée à la plaignante était toutefois bien inférieure aux 1,4 milliard de livres qu'elle réclamait.
Le cheikh Mohammed bin Rached al-Maktoum réagit.
Par l'intermédiaire d'un porte-parole, l'émir a réagi à la décision en affirmant qu'il avait "toujours veillé à ce que ses enfants soient en sécurité". Le tribunal a maintenant pris sa décision sur l'aspect financier et il n'a pas l'intention de faire d'autres commentaires à ce sujet".