D'ordinaire, la venue d'un homme ou d'une femme politique sur un plateau de télévision provoque toujours quelques tensions, mais mardi 8 février, il s'agissait de bien plus que cela. Dans la matinale de BFMTV, Apolline de Malherbe a reçu le ministre de l'Intérieur pour une interview inédite. La journaliste s'était préparée à l'arrivée de Gérald Darmanin, avec tous les chiffres et détails en tête pour le pousser dans ses retranchements. Mission réussie.
"Ne vous êtes-vous pas réveillé un peu tard en matière de sécurité ?", lorsqu'une conversation commence par une telle question, la suite promet donc d'être assez mouvementée. Apolline de Malherbe, qui s'était renseignée sur le sujet, poursuivit : "J'en veux pour preuve les chiffres qui émanent de votre propre ministère. L'augmentation de la violence, des atteintes aux personnes, des violences sexuelles, à tel point qu'on parle même d'explosion".
Mis devant le fait accompli, le ministre de l'Intérieur décide de s'en prendre directement à son interlocutrice : "J'ai regardé votre logo, je pensais qu'on était sur CNews, mais on est sur BFMTV. Votre présentation est très rapide et un peu populiste". Comme elle était prête à ne pas se laisser faire, elle lui a demandé de prouver que les chiffres étaient faux. Ce à quoi Gérald Darmanin a répondu "Ne vous vexez pas, calmez-vous madame. Ça va bien se passer".
"Comment vous me parlez ? Où est le problème ?"
Un véritable affront pour la présentatrice de RMC et BFMTV : "Je vous demande pardon ? Non, mais pause, oh ! Comment vous me parlez ? Quel est le problème ? Je trouve ça hallucinant la façon dont vous répondez, c'est presque une insulte". Comme le ministre ne regrette pas ses propos, il décide de faire comprendre son action : "Ne m'en voulez pas. Je réponds comme vous m'attaquez", avant de reprocher à la remplaçante de la Matinale de ne pas faire exactement son métier : "Vous faites de la politique ou vous êtes journaliste ? En dix minutes, vous arrivez à ne pas dire un seul mot positif sur le travail extraordinaire que font les policiers et les gendarmes, quelle que soit la classe politique".
Ce fut un moment particulièrement tendu entre le ministre de l'Intérieur et la journaliste, qui n'ont pas réussi à trouver un accord par la suite. Bien au contraire.