Rafiki, le film de Wanuri Kahiu, est le premier film kenyan à être sélectionné au Festival de Cannes. Malgré cet honneur, c'est une déception pour la réalisatrice. Le film ne sera jamais autorisé dans son pays.
Il s'agit du deuxième long-métrage pour la Kényane Wanuri Kahiu. Il est sélectionné dans la selection Un Certain Regard pour cette 71ème édition du Festival de Cannes.
Samantha Mugatsia et Sheila Munyiva dans le film Rafiki (Mashable)
Rafiki, c'est la traduction d'"ami". Et en effet, l'histoire du film porte sur une amitié entre deux jeunes Kényanes à Nairobi, qui se transforme peu à peu en histoire d'amour discrète, humaine et émouvante. C'est là tout le problème pour le pays. Là où le sujet de l'homosexualité est tabou et peu populaire, toujours illégal dans le pays, les autorités ne voient pas d'un bon oeil le film de Wanuri Kahiu, affirmant qu'il "légitime l'homosexualité". Pourtant, le film a été réalisé dans les règles, avec une autorisation pour le tournage et prenant garde à ne diffuser aucune scène choquante, de sexe ou de nudité.
Pour Wanuri Kahiu, c'est une atteinte à sa liberté d'expression et elle ne souhaite pas en rester là. Elle pourra malgré tout faire diffuser son oeuvre en France, peut-être ailleurs en Europe, et assister à l'impact que pourra avoir Rafiki.